Taille-douce

Je pratique la taille-douce ou gravure en creux, de façon manuelle, avec un outil employé directement sur la plaque ou indirectement avec une morsure à l’acide, d’ailleurs je conjugue souvent les deux. Mon support de prédilection est le cuivre, mais j’ai aussi utilisé le plexiglass. Maintenant je travaille en parallèle la gravure dite non toxique avec des plaques photopolymères, cette méthode me permet de reproduire mon travail marbré, que je ne pouvais jusqu’alors proposer en gravure.

J’aime travailler cette technique, c’est mon côté carré qui s’exprime car en taille-douce tout est une question de minutie, de temps, d’expérience, de dosage…, on doit penser son sujet avant, se projeter, travailler à l’envers… Je dirais que c’est à la fois fastidieux mais aussi fabuleux.

Fabuleux car on travaille sur l’empreinte, on grave dans la matière, on transmet, on laisse une trace dessinée, écrite, que l’on va pouvoir reproduire en multiple.

Dans ces empreintes au verni mou de feuilles tropicales, travaillées pour l’exposition Canopée Vernienne, on a la trace exacte de la feuille fraîche à l’instant où elle est ramassée et qui va être immortalisée sur la plaque de cuivre. L’émotion est présente aussi : au moment où j’ai gravé ces feuilles je pensais aux petits mots que l’on grave sur les troncs d’arbres comme des témoins, confidents d’un instant et aussi passeurs.

La gravure Éléphantaime, travaillée en procédé non toxique, a rejoint le projet Mémoires d’Éléphants créé par Jean-Paul Sidolle.